I. Introduction▲
En termes de modélisation, une question qui revient sur les forums des différents SGBD-R est la suivante :
Comment conserver la notion d'héritage lors du passage du modèle conceptuel au modèle relationnel ?
Il n'existe pas de règle pouvant répondre à coup sûr à la problématique. Merise a bien défini des méthodes pour transformer par exemple un identifiant en clé primaire, ou bien encore une association avec des cardinalités maximales à N en une table, mais rien à ce sujet. La raison est simple : tout dépend de la structure des entités concernées par l'héritage, du volume de données mis en jeu, des requêtes attendues, des compétences du moteur, etc.
A travers ce document, je vous propose d'étudier les différentes possibilités (elles sont au nombre de trois) en détaillant les raisons qui pourraient favoriser un tel choix plutôt qu'un autre et les incidences sur le reste du développement et plus particulièrement les requêtes.
II. Rappels▲
La notion d'héritage peut intervenir dans l'étude de cas suivante :
Pour la réalisation de ses différents projets, la société Taiwa engage ses propres effectifs. Il s'agit de salariés dont la fiche est composée du nom, du prénom, de l'adresse, de la date d'embauche, du service et du grade du salarié. Lorsque les effectifs ne sont pas suffisants, le RH de Taiwa doit faire appel à des indépendants. Pour le suivi commercial, il est important de connaître la date du premier contrat signé avec l'indépendant. Afin de sélectionner l'intervenant externe le plus compétent, le DRH rassemble des petits commentaires sur chacun d'eux.
Lors de la rédaction du modèle conceptuel, le choix de deux entités Salarié et Indépendant n'est pas valide. En effet, il y a redondance de structure du fait que les deux entités ont des attributs en commun (nom, prénom, adresse). Dans ce genre de cas, il est nécessaire de créer une première entité Intervenant, communément appelée entité mère ou sur-type puis 2 entités Salarié et Indépendant que l'on désigne par les termes d'entité fille ou sous-type. Un mécanisme d'héritage relie alors les entités fille à leur parente.
Lorsqu'il s'agit de transposer ce schéma dans la base de données, le constat est sans appel : Les SGBD-R et donc à fortiori Access n'implémentent pas cette notion d'héritage. Il est dit généralement qu'une relation entre deux tables se traduit par l'expression "a un" alors que l'héritage défini au sein du modèle conceptuel consiste en l'expression "est un". Vous trouverez ci-dessous les différentes solutions pour gérer proprement l'héritage selon Merise dans vos bases de données.
III. La généralisation▲
La généralisation consiste à abandonner complètement la structure d'héritage telle qu'elle est représentée dans le MCD. Les différentes entités sont converties en une seule et unique table qui regroupe la totalité des champs des entités enfants. Un champ supplémentaire vient définir le rôle de chaque enregistrement sans quoi il serait impossible de savoir de quelle sous-type il est issu.
L'exemple suivant décrit un cas de généralisation :
Modèle conceptuel des données :
Structure des tables dans la base de données :
Je n'ai pas souhaité alourdir le concept en créant une table tblRole liant le champ Role de la table tblIntervenant. Pourquoi ? D'après moi, la création d'un nouveau rôle, la suppression ou même la modification n'est pas un processus utilisateur. Il s'agit d'une mise à jour corrective ou évolutive réalisée par le développeur qui conduit à la livraison d'une nouvelle version de l'application et de sa base de données. Le seul avantage serait d'offrir un libellé au rôle plutôt qu'une simple valeur numérique comme vous allez le voir par la suite. Cependant, Access proposant en interne ce mécanisme via des champs de type Liste de valeurs, le gain apporté me parait trop faible face à l'alourdissement d'une bonne partie des requêtes (jointure INNER JOIN) et aux recours trop fréquents à la fonction DLookup (RechDom) pour afficher les données. En revanche, vous verrez plus loin que cette structure peut être adoptée pour résoudre certains cas d'héritage : (lien vers chapitre X, XT ou T)
III-A. Pertinence en fonction du volume de données▲
Etant donné que tous les champs sont présents dans la table, il ne faut pas perdre de vue que suivant le rôle de l'intervenant, certaines informations ne seront pas définies et donc non stockées. Ainsi, pour un salarié, les champs Commentaires et DatePremierContrat resteront vides. De même, dans le cas d'un indépendant, les champs DateEmbauche, Grade et Service qui ne pourront être complétés.
Id | Nom | DateEmbauche | Grade | Service | DatePremierContrat | Commentaire | Role |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | DUPONT | 10/06/08 | Chef | 1 | 1 | ||
2 | DURAND | 17/06/09 | Aucun | 2 | 1 | ||
3 | FABERT | 11/06/01 | Directeur | 1 | 1 | ||
4 | NORD | 01/06/09 | Nouveau prestataire | 2 |
Dans l'extrait ci-dessus 9 cellules sur 32 ne sont pas remplies soit près de 30% des champs. Sans compter la taille véritablement réservée par les champs en fonction de leur type, on peut estimer le taux de remplissage de la table à 60%, ce qui est assez faible. Il faut savoir cependant que ce calcul est théorique : l'incidence est moindre sur les champs texte puisque le moteur Jet ne réserve pas d'avantage de place que nécessaire.
Quelques palliatifs existent face à cette perte d'octets. La principale solution consiste à donner un double sens (voire plus) à un même champ en fonction du rôle de l'enregistrement. Toutefois, il ne faut pas tomber dans l'excès et tenter de regrouper des données de type différent. Ici, par exemple, il ne serait pas trop incohérent de transformer les champs DateEmbauche et DatePremierContrat en un unique champ DateArrivee. Dans le cas d'une telle structure, il est alors possible de faire abstraction de ce regroupement dans les requêtes rqtSalarie et rqtIndependant en utilisant un alias sur le champ DateArrivee.
SELECT
tblIntervenant.Id,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
tblIntervenant.DateArrivee AS
DateEmbauche,
tblIntervenant.Grade,
tblIntervenant.Service
FROM
tblIntervenant
WHERE
Role=
1
;
Dans le cas de regroupement moins explicite où il y a une réelle perte du sens des champs utilisés, il est nécessaire de commenter le projet de telle sorte à faciliter les éventuelles maintenances . Pour cela, la colonne Description de l'éditeur de table est idéale.
III-B. Abstraction de la structure▲
En créant plusieurs requêtes, il est possible de reproduire le mécanisme de "vue" des SGBD plus évolués tels que SQL Server. Ainsi, l'utilisateur (ou le développeur) a à sa disposition des objets tels qu'ils sont représentés dans la vie réelle et ce, quelque soit la structure physique de la base de données. Dans le cas présent, il s'agit de donner l'illusion de deux tables tblSalarie et tblIndependant distinctes.
L'exercice se décompose en deux étapes :
- Détermination des champs à conserver
- Restriction des enregistrements au rôle concerné
Si la première étape ne pose pas de difficulté, la seconde nécessite de définir à quoi correspondent les valeurs du champ rôle. Dans la majorité des cas, le champ rôle sera de type numérique et ses valeurs (1,2,3, etc.) correspondront à l'ordre d'apparition des entités dans le MCD. Dans le modèle conceptuel vu plus haut et en considérant un sens de lecture de gauche à droite, il se dégage les prédicats suivants :
- Salarié : rôle=1
- Indépendant : rôle=2
Code SQL de la requête rqtSalarie :
SELECT
tblIntervenant.Id,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
tblIntervenant.DateEmbauche,
tblIntervenant.Grade,
tblIntervenant.Service
FROM
tblIntervenant
WHERE
Role=
1
;
Code de la requête rqtIndependant :
SELECT
tblIntervenant.Id,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
tblIntervenant.DatePremierContrat,
tblIntervenant.Commentaires
FROM
tblIntervenant
WHERE
tblIntervenant.role=
2
III-C. Cohérence et intégrité des données▲
Au-delà de la perte d'espace disque, c'est, je pense, le principal défaut de cette méthode de conception. En effet, si la structure de la table paraît très simple, il n'en reste pas moins que d'autres mécanismes doivent intervenir pour garantir l'intégrité et la cohérence des données.
Tout d'abord, reprenons la requête rqtSalarie :
SELECT
tblIntervenant.Id,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
tblIntervenant.DateEmbauche,
tblIntervenant.Grade,
tblIntervenant.Service
FROM
tblIntervenant
WHERE
Role=
1
;
Si le résultat attendu (c'est-à-dire l'affichage des salariés exclusivement) ne fait aucun doute, il n'en est pas de même pour les mises à jour et les insertions depuis cette requête. En effet, comment garantir que le rôle sera effectivement saisi et, qui plus est, qu'il sera égal à la valeur 1 ? Il est absolument inconcevable que cette requête puisse donner lieu à la création d'un indépendant dont ses champs propres (DatePremierContrat et Commentaires) ne seraient pas définis, et pourtant dans l'état actuel, le risque est de 100%.
A cette question, il n'y a pas beaucoup de réponses, si ce n'est qu'en fixant la propriété Null Interdit du champ Role, le risque de voir apparaître des intervenants sans aucun rôle est éliminé. Il est aussi possible de définir la propriété ValideSi de telle sorte que le champ Role puisse admettre uniquement les valeurs 1 et 2. Mais ce n'est pas suffisant : ici seule la valeur 1 devrait être autorisée, mais il est impossible de placer une clause ValideSi sur un champ d'une requête. Dès lors, la seule façon d'éliminer les saisies involontaires est de les vérifier dans les formulaires avec du code VBA ou en définissant la propriété Valeur par défaut du contrôle associé au champ Role de telle sorte que la valeur soit forcée lors de l'enregistrement des données. Pour parfaire la sécurité, ce champ sera verrouillé et/ou rendu invisible.
De toute évidence, il faudra abandonner toute idée d'une éventuelle saisie directement dans la table ou dans les requêtes, et garder en tête que toutes modifications de la base depuis une application tierce représentent un risque majeur.
Outre ce "détail", un autre problème peut être rencontré :
Comment rendre le champ DateEmbauche obligatoire pour les salariés ?
Si la table n'avait contenu que des salariés, la réponse aurait été toute simple : définir la propriété Null Interdit à Oui. Ici, il n'est pas possible de réagir ainsi sans quoi la saisie des indépendants sera refusée puisqu'ils ne sont pas concernés par cette information. Pour rendre cette règle de gestion applicable, il faut se rendre dans les propriétés de la table tblIntervenant et définir sa propriété ValideSi.
L'expression suivante permet d'enregistrer les données dans la table si l'intervenant est indépendant (rôle=2) ou bien si la date d'embauche est saisie.
[dateembauche]
IS
NOT
NULL
OR
[Role]
=
2
Pour terminer sur la cohérence et l'intégrité, il reste le problème des doublons. A vrai dire, cette notion n'est pas l'exclusivité de la généralisation. Dans toute table client, contact, fournisseur, etc. il revient toujours la même crainte : les doublons.
Dans notre exemple, il est impossible qu'un enregistrement puisse posséder à la fois le rôle 1 et le rôle 2 étant donné que le champ Rôle ne peut prendre qu'une et une seule valeur. Cependant, rien n'empêche l'utilisateur de saisir un nouvel intervenant avec le même nom et la même adresse afin de lui associer un rôle différent.
Malheureusement, l'indexation sans doublons sur le tuple (nom, prenom, adresse) ne peut pas suffire étant donné que le même intervenant peut avoir déménagé entre les deux insertions. Là encore, ce sera à l'application, et notamment via du code VBA, d'alerter l'utilisateur en cas d'homonyme sans toutefois bloquer à coup sûr l'insertion. Il restera à la charge de l'utilisateur de distinguer s'il s'agit de la même personne ou non pour peu qu'on l'en ait averti.
III-D. Les associations▲
Les associations affectant l'entité mère ne pose aucun problème de transposition vers le modèle relationnel. Il suffit de suivre les règles habituelles définies par la méthodologie MERISE.
Par exemple dans le cas de l'association Participer suivante :
Cela se traduira par la table tblParticiper :
En ce qui concerne les associations portées par les entités filles, et si on souhaite garder une totale cohérence des données, la tâche est un peu moins simple.
Dans un premier temps, il est nécessaire d'appliquer les mêmes règles que pour n'importe quelle association. Cela détermine d'une part s'il est nécessaire d'avoir recours à une table supplémentaire et d'autre part les positions et le nombre de clés étrangères.
Dans le cas où la clé étrangère est présente dans la table tblIntervenant, il faut appliquer la même méthode que pour la restriction qui a été appliquée au champ DateEmbauche un peu plus haut. Prenons l'exemple de l'association Appartenir :
Le champ Service de la table tblIntervenant devient une clé étrangère reliée au champ Id de la table tblService. En définissant sa propriété ValideSi à :
(
[Service]
IS
NULL
AND
[Role]
=
2
)
OR
(
[Role]
=
1
AND
[Service]
IS
NOT
NULL
)
Le moteur de base de données garantit que :
- Un indépendant ne peut pas appartenir à un service,
- Un salarié doit appartenir obligatoirement à un service,
- Un salarié appartient au maximum à un service.
En revanche, lorsque l'association conduit à une clé étrangère liée à l'identifiant de la table tblIntervenant, la contrainte à mettre en oeuvre ne peut pas se résumer à la simple définition de la propriété ValideSi. Il faut dans ce cas faire appel à la clause SQL CONSTRAINT. Si vous ne connaissez pas encore cette approche, je vous invite à consulter le document suivant : Tutoriel sur les contraintes avancées en VBA
L'exemple ci-dessus conduit à une nouvelle table tblContrat dont la structure est la suivante :
Afin de garantir que l'intervenant signataire du contrat est bien un indépendant, il est nécessaire de définir une contrainte sur le champ IDIntervenant de la table tblContrat.
ALTER
TABLE
tblContrat
ADD
CONSTRAINT
Independant
CHECK
(
(
SELECT
Role
FROM
tblIntervenant
WHERE
ID=
tblContrat.IDIntervenant
)=
2
)
La syntaxe VBA à exécuter est donc :
Sub
Contrainte
(
)
Dim
strSQL As
String
strSQL =
"ALTER TABLE tblContrat ADD CONSTRAINT Independant "
&
_
"CHECK ((SELECT Role FROM tblIntervenant WHERE ID=tblContrat.IDIntervenant)=2)"
Application.CurrentProject.Connection.Execute
strSQL
End
Sub
III-E. Evolution des sous-types▲
Que va-t-il se passer si, demain, la structure des sous-types change ? C'est à cette question que doit tenter de répondre cette section qui va aussi revenir dans les deux prochains chapitres.
Lorsque des modifications aux MCD font apparaître une entité fille supplémentaire, la répercussion au modèle relationnel se décompose en deux étapes.
- Ajout du nom de la nouvelle entité dans la plage admissible du champ Rôle
- Ajout des champs qui traduisent les attributs de la nouvelle entité dans la table tblInterevant
En cas de modification d'un sous-type existant, il faut considérer d'une part les atteintes aux attributs de l'entité et d'autre part son simple changement de nom. Dans la première hypothèse, toute opération à un attribut se traduit par similitude aux champs concernés dans la table :
- Création d'un nouvel attribut => création d'un nouveau champ
- Changement du nom d'un attribut => changement du nom du champ
- Changement du type d'un attribut => changement du type du champ
- Suppression d'un attribut => suppression du champ
Dans la seconde hypothèse, lorsque l'entité fille doit être renommée (car le nom ne reflète plus vraiment la réalité), il est alors nécessaire de renommer la valeur admissible par le champ Role, et de reporter cette modification à l'ensemble des enregistrements présents, via une requête UPDATE par exemple. Si les données existantes ne doivent pas être modifiées, cela signifie que la contrainte de gestion a été mal traduite au sein du MCD et qu'il ne s'agit pas de la modification de l'entité fille mais de la création d'une nouvelle entité fille.
Enfin, en cas de suppression d'une entité fille, il faut commencer par opérer à l'inverse de l'insertion :
- Suppression des champs concernant les attributs de l'entité supprimée
- Retrait de la valeur admissible dans la plage de valeurs du champ Role
Puis pour terminer, il est nécessaire de fixer le champ Role à NULL pour tous les enregistrements qui faisaient partie du sous-type. Si le modèle interdit la valeur NULL pour ce champ, cela signifie qu'il faut soit renoncer à la suppression de l'entité fille, soit supprimer les enregistrements.
Bien entendu, toute modification va aussi se répercuter aux requêtes et aux contraintes de manière à maintenir l'intégrité des données.
III-F. Exemple d'interface▲
Je vous propose un exemple simple d'interface mettant en oeuvre la saisie d'un nouvel intervenant dans la base de données. Attention, il n'est pas question d'être exhaustif sur l'ensemble des possibilités (création, visualisation, modification, etc) mais de donner un aperçu simple de l'incidence du choix de transposition de l'héritage sur la construction de l'IHM.
Cet exemple est composé de 3 formulaires. Le premier est un formulaire indépendant. Il va servir de conteneur aux deux autres dont un sera dédié aux salariés, l'autre aux indépendants.
La zone de liste modifiable nommé cmbType a pour but de changer le sous-formulaire affiché dans le contrôle Sform.
Propriétés de la zone de liste :
- Type de contenu : Liste de valeurs
- Contenu : Salarié ;1 ;Indépendant ;2
- Colonne liée : 2
- Nombre de colonnes : 2
- Largeur des colonnes : 3 cm; 0 cm
Code associé à la zone de liste :
Private
Sub
cmbType_Change
(
)
' Affiche le sous-formulaire en fonction
' de la valeur de la zone de liste
Select
Case
cmbType.Value
Case
1
:
Me.sform.SourceObject
=
"frmSalarie"
Case
2
:
Me.sform.SourceObject
=
"frmIndependant"
End
Select
End
Sub
Les deux sous-formulaires sont basés sur la table tblIntervenant et affichent les champs nécessaires.
FrmSalarie :
FrmIntdependant :
Pour que les formulaires soient réservés à la saisie, leur propriété Entrée Données est fixée à Oui. De plus, afin que chaque formulaire insère le bon intervenant, la zone de texte Role possède la valeur par défaut adéquate dans chaque sous-formulaire (1 pour frmSalarie et 2 pour frmIndependant). Cette zone est rendue invisible pour éviter toute modification de l'utilisateur.
Résultat :
III-G. En résumé▲
Certains qualifieront cette solution de brouillon, d'autres l'utiliseront à toutes les sauces. En effet, il s'agit à priori de la solution de facilité. Même si, à première vue, elle s'avère la plus simple à mettre en oeuvre, les différents éléments exposés ci-dessus révèlent en fait qu'il est nécessaire d'avoir une certaine connaissance des mécanismes mis à disposition par Access afin de garantir l'intégrité des données qui, rappelons le, est un des points critiques de tout système d'informations. Destinée à des bases à faible volume, la généralisation offre une identification solide des enregistrements. Dans le cas d'un champ ID NuméroAuto, les salariés et les indépendants partagent la même numérotation et il n'y a pas de risque de conflits entre eux.
En termes d'évolutivité et de maintenance, Access offrant la possibilité de dupliquer des objets facilement, il est relativement simple et rapide de livrer une nouvelle version de la base de données prenant en charge une entité fille supplémentaire.
Mais attention, elle n'est pas adaptée lorsque les attributs spécifiques des entités filles sont trop nombreux, faute de quoi, le taux de remplissage n'est vraiment pas optimum.
IV. La spécialisation totale▲
Cette fois-ci, et contrairement au précédent chapitre, il n'est plus question de gérer l'entité mère mais uniquement les entités filles en définissant la totalité des champs à chacune des tables.
Ce qui donne, si on reprend l'exemple de l'étude de cas définie au début de ce document :
IV-A. Pertinence en fonction du volume des données▲
Ici, il n'y a pas de perte de place résultant de l'absence d'information pour certains champs. Ils seront à priori tous remplis. En revanche dans le cas où une entité sur-type peut à la fois être de plusieurs sous-type (cas typique du contact qui peut être à la fois fournisseur et client), cette solution va conduire à la duplication des données communes aux deux tables. Dans ce genre d'héritage, nommé héritage avec totalité et symbolisé dans le MCD par la lettre T, la perte de volume peut devenir colossale si beaucoup d'éléments exercent plusieurs rôles. Dans une telle situation, la spécialisation totale ne sera pas pertinente, et ce sans compter la difficulté de maintenir les informations des tables cohérentes entre elles.
Malgré cet inconvénient, la réunion de l'ensemble des données permet des traitements très rapides sur les entités filles.
IV-B. Abstraction de la structure▲
L'avantage indéniable de cette solution est d'offrir la totalité des informations au sein d'une même structure. Toutefois, il peut être utile de les regrouper pour offrir une vision globale des intervenants.
Dans ce cas, la requête suivante affiche la "généralisation" des deux tables.
(
SELECT
ID,
Nom,
Prenom,
Adresse,
Ville,
Cp,
DateEmbauche,
Grade,
Service,
NULL
AS
DatePremierContrat,
NULL
AS
Commentaires
FROM
tblSalarie
)
UNION
(
SELECT
ID,
Nom,
Prenom,
Adresse,
Ville,
Cp,
NULL
,
NULL
,
NULL
,
DatePremierContrat,
Commentaires
FROM
tblIndependant
)
Du fait qu'il s'agisse d'une requête UNION, il y est impossible d'ajouter, supprimer ou mettre à jour les données. Elle est utilisable uniquement pour des présentations comme par exemple des états.
IV-C. Cohérence & intégrité des données▲
Si l'intégrité des données au sein des tables ne peut être remise en cause, les mécanismes mis en jeu dans la définition de la clé primaire ne respectent pas forcément la même logique que dans le modèle conceptuel des données. En effet, si nous reprenons le modèle conceptuel des données :
on s'aperçoit qu'à priori les Indépendants et les salariés possèdent la même nomenclature en ce qui concerne leur identifiant. Or, si on considère des champs de type NumAuto, dans le cas de deux tables distinctes, les champs ID de chacune d'elles vont avoir des valeurs en commun, à commencer par la première ID=1. Plusieurs solutions sont possibles pour résoudre ce problème.
Dans un premier temps, il est possible de considérer deux plages de numérotation pour les champs tblIntervenant.Id et tblSalarie.Id. Il est par exemple possible de définir la numérotation des intervenants sur la plage 1-999999 et celle des salariés sur la plage 1000000-1999999. L'ajout d'un troisième sous-type donnera lieu à l'ouverture d'une nouvelle plage. Bien entendu, cela oblige à se borner à un nombre maximal d'enregistrements à transiter dans la base de données. Dans le cadre d'un suivi RH sous Access, cette solution reste toutefois très pertinente au niveau du sens : 999999 salariés c'est déjà beaucoup !
La seconde possibilité consiste à dénuer de sens la clé primaire. Il s'agit là d'un débat qui agite bon nombre d'analystes et il n'y a pas lieu de le relancer ici. Toutefois, en limitant la clé primaire à sa définition d'identifiant unique au sein de sa table, le problème des doublons de numéro auto entre les deux tables ne se posent plus. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'y a plus lieu de les comparer entre chaque table. En contrepartie, cela oblige à créer son propre mécanisme de numérotation inter-table dans de nouveaux champs MatriculeSalarie et MatriculeIndependant, souvent avec du code VBA. Cette méthode est valable pour une base de données autonome qui ne sera jamais traitée par un autre applicatif mais peut s'avérer très vite critique dès que la base est attaquée par une application tierce (le VBA n'étant pas géré directement par le moteur Jet, la numérotation n'aura pas lieu).
Enfin, une dernière possibilité consiste à créer une table à un seul champ de type NuméroAuto et de transformer les ID des tables tblIndependant et tblSalarie en clés étrangères liées à ce nouveau champ.
Cependant, si cette solution paraît séduisante, elle possède plusieurs freins à ne pas oublier :
- Il est nécessaire de créer des contraintes dans les tables tblIntervenant et tblSalarie de telle sorte que le même ID ne puisse pas être utilisé dans les deux tables.
- Il est obligatoire de créer la ligne dans la table tblIDIntervenant avant de tenter d'insérer un nouvel indépendant ou un nouveau salarié.
- Lors de la suppression d'un salarié ou d'un indépendant, il est impératif de supprimer l'enregistrement correspondant dans la table tblIDIntervenant, sans quoi il est impossible de garantir la non-réutilisabilité d'un numéro abandonné. Etant donné le sens de la relation, il est impossible de mettre en place une suppression en cascade depuis les tables « filles ». Il faudra donc opérer le Delete directement sur la table tblIDIntervenant et la suppression se propagera dans dans la table tblSalarie ou tblIndependant concernée. Dans le cas où l'utilisation du mécanisme de suppression en cascade n'est pas souhaité, le recours à une transaction auprès du moteur de base de données semble un passage obligé.
Sub
SuppressionID
(
strTable As
String
, intID As
Long
)
On
Error
GoTo
err
Dim
oDB As
DAO.Database
Set
oDB =
CurrentDb
'Démarre une nouvelle transaction
DBEngine.BeginTrans
'Supprime l'id dans la table strTable
oDB.Execute
"DELETE FROM "
&
strTable &
_
" WHERE "
&
BuildCriteria
(
"ID"
, dbInteger, intID), dbFailOnError
'Supprime l'id dans la table tblIDIntervenant
oDB.Execute
"DELETE FROM tblIDIntervenant"
&
_
" WHERE "
&
BuildCriteria
(
"ID"
, dbInteger, intID), dbFailOnError
'Valide les traitements
DBEngine.CommitTrans
fin
:
Exit
Sub
err
:
'Annule les traitements en cas d'erreur
DBEngine.Rollback
End
Sub
IV-D. Gestion des doublons▲
Dans le cas de champs communs dans les deux tables, il peut être nécessaire d'interdire la saisie d'une même information dans chacune d'elles. Une nouvelle fois, l'utilisation de CONSTRAINT en SQL va permettre de définir une telle règle de gestion.
L'exemple suivant empêche la saisie d'un couple (Nom,Prenom) dans la table tblIndependant si celui-ci est déjà présent dans la table tblSalarie.
ALTER
TABLE
tblIndependant
ADD
CONSTRAINT
NomPrenom
CHECK
(
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblSalarie
WHERE
tblSalarie.Nom=
tblIndependant.Nom
AND
tblSalarie.Prenom=
tblIndependant.Prenom
)=
0
)
Bien entendu, pour une fiabilité parfaite, une syntaxe similaire doit être appliquée à la table tblSalarie.
ALTER
TABLE
tblSalarie
ADD
CONSTRAINT
NomPrenom
CHECK
(
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblIndependant
WHERE
tblIndependant.Nom=
tblSalarie.Nom
AND
tblIndependant.Prenom=
tblSalarie.Prenom
)=
0
)
IV-E. Les associations▲
Contrairement au cas précédent, les associations portées par les entités filles ne posent pas de difficulté.
D'après le schéma ci-dessus, seuls les indépendants peuvent participer à la signature d'un contrat. Les règles de gestion sont parfaitement respectées.
En revanche, l'association Participer liée à l'entité mère ne passe pas aussi simplement du MCD au modèle relationnel.
Le moyen le plus normalisé de faire participer les salariés et les intervenants à un projet consiste à dupliquer la relation.
Evidemment, ce genre de structure alourdit considérablement les requêtes chargées des statistiques sur les projets. Le recours à l'opérateur SQL UNION devient alors récurrent et les performances de la bases tendent à s'effondrer. Ainsi, par exemple, la liste des participants à un projet est obtenue par la requête suivante :
SELECT
ID,NOM,PRENOM
FROM
tblSalarieParticiper
INNER
JOIN
tblSalarie
ON
tblSalarie.ID=
tblSalarieParticiper.IDSalarie
WHERE
IDProjet=
2
UNION
SELECT
ID,NOM,PRENOM
FROM
tblIndependantParticiper
INNER
JOIN
tblIndependant
ON
tblIndependant.ID=
tblIndependantParticiper.IDIndependant
WHERE
IDProjet=
2
En fonction des performances il peut être utile de recourir une structure un peu moins évidente :
Tout le sérieux du modèle ci-dessus repose sur la mise en place des contraintes. Sans aucune contrainte au niveau de la table ou des champs, il n'est pas viable dans une base de données attaquée depuis une application externe. Voici la liste des éléments à ne pas oublier :
- IDParticipation doit être une clé primaire, interdisant à ce titre les valeurs NULL. Le choix d'un type NuméroAuto est plus que justifié du fait que cette donnée ne représente absolument rien dans le domaine de gestion.
- Le champ IDProjet ne peut pas admettre de valeur NULL.
- Le couple (IDSalarie, IdIndependant) ne peut être égal au couple (NULL, NULL).
- Le couple (IDProjet,IDSalarie) ne peut admettre de doublon.
- Le couple (IDProjet,IDIndependant) ne peut, lui non plus, admettre de doublon.
- Le couple (IDSalarie,IdIndependant) ne peut avoir ses deux valeurs affectées.
Les restrictions relatives aux doublons des couples interdisant qu'un salarié ou un indépendant soit affecté plusieurs fois au même projet peuvent être décrites à l'aide de deux index sur la table tblParticiper2 :
- Index 1 : ProjetSalarie(IdProjet,IDSalarie), Unique : Oui, Ignorer Null : Oui
- Index 2: ProjetIndependant(IdProjet,IDIndependant), Unique : Oui, Ignorer Null : Oui
Pour empêcher les couples NULL et la saisie simultanée d'un salarié et d'un indépendant, la propriété ValideSi de la table est particulièrement adaptée :
NOT
((
[IDSalarie]
IS
NULL
AND
[IDIndependant]
IS
NULL
)
OR
(
[IDSalarie]
IS
NOT
NULL
AND
[IDIndependant]
IS
NOT
NULL
))
IV-F. Evolution des sous types▲
Etant donné que chaque table regroupe à la fois les données du sur-type et des sous-types, l'ajout d'une nouvelle entité fille se traduit par la création d'une nouvelle table. Comme les autres, elle reprendra aussi les caractéristiques de l'entité mère.
En ce qui concerne la modification d'une entité fille, là aussi le principe est très simple : les modifications se traduisent à l'identique dans la table correspondante.
En fait, tout paraît idéal tant qu'il n'est pas question de supprimer une entité fille. En effet, la suppression d'une d'entre-elles se traduisant par la suppression de l'entité correspondante, il va y avoir une perte irrémédiable des informations provenant de l'entité mère puisque celles-ci ne sont pas distinguées. Dans notre exemple, si nous considèrons que le sous-type Indépendant doit être supprimé, nous n'aurons plus aucune référence à l'intervenant n°4, Mr NORD, dans la base de données (y compris dans ses participations aux projets... adieu les statistiques sur le nombre moyen d'intervenants par projet, du projet le plus gourmand en ressources humaines, etc.)
IV-G. Exemple d'interface▲
L'interface est très semblable à celle mise en place pour la généralisation à la différence près que cette fois-ci, chaque sous formulaire est basé sur sa propre table. Il n'y a plus besoin de définir une valeur par défaut et de cacher un champ.
Le code de la zone de liste cmbType reste inchangé :
Private
Sub
cmbType_Change
(
)
' Affiche le sous-formulaire en fonction
' de la valeur de la zone de liste
Select
Case
cmbType.Value
Case
1
:
Me.sform.SourceObject
=
"frmSalarie"
Case
2
:
Me.sform.SourceObject
=
"frmIndependant"
End
Select
End
Sub
Résultat :
IV-H. En résumé▲
La spécialisation totale n'est guère plus compliquée que la généralisation vue précédemment. Toutefois, pour être exempte de tout bug, elle demande, à mon avis, un peu plus de rigueur, notamment au niveau des associations liées à l'entité mère. Elle est difficilement compatible avec un héritage T (avec totalité) et de plus, les performances sont directement fonction des entités mises en jeu dans les calculs. Si la majorité des traitements est effectuée sur l'entité mère, les performances ne seront pas au rendez-vous du fait de l'appel récurrent à l'opérateur UNION. En revanche si les sous-entités ne sont pas mises en commun lors des requêtes, les performances seront alors inégalables.
V. La spécialisation sur le modèle du MCD▲
Il s'agit là de la solution la plus propre et la plus fidèle au modèle conceptuel des données en termes de structure. Au niveau du modèle relationnel, on dit souvent que les relations sont de type " a un ". Cela signifie que les deux enregistrements participant à la relation existent avant l'établissement de la relation. John joue avec une bille. La bille existe même si John ne joue pas avec. John existe même s'il n'a pas de bille. L'héritage quant à lui, traduit le verbe " est un ". John est un enfant. La notion de John enfant n'a pas lieu d'être si John n'existe pas. Dans la structure détaillée dans ce chapitre, nous allons faire abstraction de cette différence de verbe et considérer non pas qu'un intervenant est un salarié ou un indépendant mais plutôt qu'il a un rôle (salarié ou indépendant).
Dans le modèle ci-dessus, considérons qu'un intervenant est associé à lui-même et que cette association est porteuse des informations relatives au fait qu'il soit salarié ou indépendant. Dit autrement, considérons qu'il joue son propre personnage, que Salarié ou Indépendant soit son rôle et que DateEmbauche, Grade, etc. constituent son déguisement.
Le modèle suivant, bien qu'invalide à cause des associations (1,1) porteuses de données permet de résumer la situation.
Voici la structure de la base de données correspondante :
Attention, si tblIntervenant.ID est NuméroAuto, les clés étrangères des deux tables liées ne doivent pas l'être.
Contenu de la table tblIntervenant :
ID | Nom | Prénom | Adresse | Ville | CP |
---|---|---|---|---|---|
1 | DUPONT | Paul | Rue Montante | Lons-Le-Saunier | 39000 |
2 | DURANT | Fabrice | La Ruelle | Mâcon | 71000 |
3 | FABERT | Luc | Le Bourg | Pressy | 73000 |
4 | NORD | Paul | Avenue Victor Hugo | Lyon | 69006 |
Contenu de la table tblSalarie :
IDIntervenant | DateEmbauche | Grade | Service |
---|---|---|---|
1 | 10/06/08 | Chef | 1 |
2 | 17/06/09 | Aucun | 2 |
3 | 11/06/01 | Directeur | 1 |
Contenu de la table tblIndependant :
IDIntervenant | DatePremierContrat | Commentaire |
---|---|---|
4 | 01/06/09 | Nouveau prestataire |
V-A. Pertinence en fonction du volume de données▲
Du fait de la présence d'un champ supplémentaire dans les tables filles, cette solution occupe un peu plus d'espace disque que la précédente. Toutefois, il faut relativiser, une donnée de type Numérique (Entier Long) occupe seulement 4 octets. Sachant que les données de l'entité mère sont directement accessibles depuis la table mère et ce quelque soit le sous-type, le gain de performance viendra largement masquer la perte minime d'octets de stockage.
V-B. Abstraction de la structure▲
Voici quelques requêtes permettant d'offrir une structure faisant abstraction de celle de l'héritage :
rqtSalarie :
SELECT
tblIntervenant.ID,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
tblSalarie.DateEmbauche,
tblSalarie.Service,
tblSalarie.Grade
FROM
tblIntervenant
INNER
JOIN
tblSalarie
ON
tblIntervenant.ID =
tblSalarie.IDIntervenant;
rqtIndependant :
SELECT
tblIntervenant.ID,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
tblIndependant.DatePremierContrat,
tblIndependant.Commentaires
FROM
tblIntervenant
INNER
JOIN
tblIndependant
ON
tblIntervenant.ID =
tblIndependant.IDIntervenant;
rqtIntervenant :
SELECT
tblIntervenant.ID,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
tblSalarie.DateEmbauche,
tblSalarie.Service,
tblSalarie.Grade,
tblIndependant.DatePremierContrat,
tblIndependant.Commentaires
FROM
(
tblIntervenant
LEFT
JOIN
tblIndependant
ON
tblIntervenant.ID =
tblIndependant.IDIntervenant
)
LEFT
JOIN
tblSalarie
ON
tblIntervenant.ID =
tblSalarie.IDIntervenant;
rqtRoleIndependant :
La requête suivante retourne les données de la table mère ainsi que le "rôle" de chaque Intervenant.
SELECT
tblIntervenant.ID,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP,
SWITCH
(
tblSalarie.IdIntervenant IS
NOT
NULL
,"Salarié,
tblIndependant.IdIntervenant IS NOT NULL ,"
Indépendant"
)
FROM
(
tblIntervenant
LEFT JOIN tblIndependant
ON tblIntervenant.ID = tblIndependant.IDIntervenant
)
LEFT JOIN tblSalarie
ON tblIntervenant.ID = tblSalarie.IDIntervenant;
Je profite de ce passage abordant les requêtes pour ajouter un mot sur l'opérateur SQL NOT IN qui permet de tester si un enregistrement est présent dans une autre table. Dans bien des cas, le recours à une jointure externe (Right ou Left) avec un test de valeur NULL sur la clé étrangère est bien plus performant.
Exemple pour les intervenants qui ne sont pas des indépendants (encore que dans cet exemple, il serait plus judicieux d'interroger la table tblSalarie)
rqtNonIndependant :
SELECT
tblIntervenant.ID,
tblIntervenant.Nom,
tblIntervenant.Prenom,
tblIntervenant.Adresse,
tblIntervenant.Ville,
tblIntervenant.CP
FROM
tblIntervenant
LEFT
JOIN
tblIndependant
ON
tblIntervenant.ID =
tblIndependant.IDIntervenant
WHERE
tblIndependant.IDIntervenant IS
NULL
V-B-1. Cohérence & intégrité des données ▲
Inutile de cacher que cette solution est celle qui garantit le mieux l'intégrité des données. En effet, aucun problème de redondance de l'information entre les tables, pas de valeurs NULL, pas de valeur à renseigner pour affecter explicitement un rôle, etc. De plus, le mécanisme d'intégrité référentielle entre la table mère et les sous-tables est mis en place facilement contrairement aux contraintes SQL des précédentes solutions.
V-D. Création d'enregistrements avec DAO▲
Soit parce que le formulaire de saisie est indépendant ou soit parce que la création d'enregistrement est automatisée, il est nécessaire de recourir à du code Visual Basic pour insérer les données dans la base de données. Ici, quelques pièges sont à éviter pour rendre le processus stable, et plus particulièrement lorsque des clés primaires de type NuméroAuto sont utilisées.
Prenons le cas de l'ajout d'un nouveau salarié. La première étape consiste naturellement à créer l'enregistrement dans la table tblIntervenant où seront stockées les informations relatives au nom, prénom, adresse, etc. La seconde étape procède à la création de l'enregistrement lié dans la table tblSalarié, cependant, celle-ci ne peut avoir lieu qu'à l'unique condition que nous ayons pris soin de récupérer la valeur de l'identifiant qui a été affecté à l'intervenant précédemment. Le plus sûr est d'utiliser des Recordsets DAO qui permettent de récupérer la valeur d'un NuméroAuto entre les appels AddNew et Update. (Tutoriel sur les Recordset DAO)
Dim
oDb As
DAO.Database
Dim
oRstSalarie As
DAO.Recordset
Dim
oRstIntervenant As
DAO.Recordset
Dim
intID As
Integer
Set
oDb =
CurrentDb
'Ouvre le recordset sur la table tblIntervenant
Set
oRstIntervenant =
oDb.OpenRecordset
(
"tblIntervenant"
)
'Ajoute l'intervenant
With
oRstIntervenant
.AddNew
.Fields
(
"Nom"
) =
"LUCIOLLE"
.Fields
(
"Prenom"
) =
"Marc"
'Récupère l'identifiant
intID =
.Fields
(
"ID"
)
.Update
End
With
'Ouvre le recordset sur la table tblSalarie
Set
oRstSalarie =
oDb.OpenRecordset
(
"tblSalarie"
)
'Ajoute les données propres au salarié
With
oRstSalarie
.AddNew
.Fields
(
"IDIntervenant"
) =
intID
.Fields
(
"DateEmbauche"
) =
Now
(
)
.Update
End
With
Avec le code ci-dessus, le lien entre la table mère et la table fille est garanti contrairement à une requête qui aurait recherché la plus grande valeur du NuméroAuto en espérant qu'entre-temps personne n'ait ajouté un autre enregistrement.
Pour parfaire le tout, il peut être judicieux de recourir à une transaction afin de pouvoir annuler les modifications apportées à la table tblIntervenant dans le cas où l'insertion dans la table tblSalarie soit impossible (erreur, non validité des contraintes, etc.)
Sub
CreationSalarie
(
)
On
Error
GoTo
err
Dim
oDb As
DAO.Database
Dim
oRstSalarie As
DAO.Recordset
Dim
oRstIntervenant As
DAO.Recordset
Dim
intID As
Integer
'Ouvre une nouvelle transaction
DBEngine.BeginTrans
Set
oDb =
CurrentDb
'Ouvre le recordset sur la table tblIntervenant
Set
oRstIntervenant =
oDb.OpenRecordset
(
"tblIntervenant"
)
'Ajoute l'intervenant
With
oRstIntervenant
.AddNew
.Fields
(
"Nom"
) =
"LUCIOLLE"
.Fields
(
"Prenom"
) =
"Marc"
'Récupère l'identifiant
intID =
.Fields
(
"ID"
)
.Update
End
With
'Ouvre le recordset sur la table tblSalarie
Set
oRstSalarie =
oDb.OpenRecordset
(
"tblSalarie"
)
'Ajoute les données propres au salarié
With
oRstSalarie
.AddNew
.Fields
(
"IDIntervenant"
) =
intID
.Fields
(
"DateEmbauche"
) =
Now
(
)
.Update
End
With
'Valide la transaction
DBEngine.CommitTrans
fin
:
Exit
Sub
err
:
'Invalide les transactions
DBEngine.Rollback
'Avertit
MsgBox
"Erreur, modification annulée"
, vbCritical
Resume
fin:
End
Sub
A noter que dans l'exemple ci-dessus, la gestion d'erreur a volontairement été épurée pour des raisons de lisibilité. Inutile de préciser qu'elle doit être enrichie suivant les habitudes de chacun.
V-E. Les associations ▲
A chaque entité correspondant une table, les associations sont donc transférées facilement du MCD au modèle relationnel : les associations de l'entité mère affectent la table mère, les associations des entités filles affectent les tables filles correspondantes.
Cas de l'association Participer :
Dans la base de données :
La requête suivante permet de déterminer le nombre de salariés et d'indépendants ayant participé aux projets.
SELECT
Count
(
tblParticiper.IdIntervenant)
AS
NBPARTICIPANTS,
Sum
(
Not
IsNull
(
tblSalarie.IdIntervenant))*-
1
AS
NBSALARIES,
Sum
(
Not
IsNull
(
tblIndependant.IdIntervenant))*-
1
AS
NBINDEPENDANTS
FROM
(
tblParticiper
LEFT
JOIN
tblSalarie
ON
tblParticiper.IdIntervenant =
tblSalarie.IDIntervenant
)
LEFT
JOIN
tblIndependant
ON
tblParticiper.IdIntervenant =
tblIndependant.IDIntervenant
GROUP
BY
tblParticiper.IdProjet
Cas de l'association Signer :
En appliquant le mécanisme d'intégrité référentielle à la relation, il n'y a aucun risque de faire signer un intervenant qui ne serait pas indépendant.
V-F. Evolution des sous types▲
De toute évidence, il s'agit du modèle par excellence en ce qui concerne les évolutions futures de la base de données. Qu'il s'agisse de suppressions, de modifications, ou de créations de nouvelles entités, le modèle relationnel se manipule par analogie sur les tables. Le gros avantage : en cas de suppression d'un sous-type, les occurrences qui y étaient présentes apparaissent toujours dans la table mère. La globalité de la base n'est donc pas impactée par les changements au niveau des sous-types. Ainsi, par exemple, les statistiques relatives au coût des projets en ressources humaines restent cohérentes, ce qui n'est pas le cas lorsque la spécialisation est totale.
V-G. Exemple d'interface ▲
Comme pour les précédents chapitres, l'interface d'ajout d'un nouvel intervenant est composée de trois formulaires : frmIntervenant, frmIndependant et frmSalarie. Les deux derniers sont utilisés en tant que sous-formulaires.
Le formulaire frmIntervenant est basé sur la table tblIntervenant et comporte tous les champs de la table. La zone de liste modifiable permet de sélectionner le sous-formulaire à afficher, son code reste identique au deux autres versions.
Private
Sub
cmbType_Change
(
)
' Affiche le sous-formulaire en fonction
' de la valeur de la zone de liste
Select
Case
cmbType.Value
Case
1
:
Me.sform.SourceObject
=
"frmSalarie"
Case
2
:
Me.sform.SourceObject
=
"frmIndependant"
End
Select
End
Sub
Le cadre de sous-formulaire utilise une liaison champ père / champ fils basée respectivement sur les champs ID et IDIntervenant. Le but étant de synchroniser les données affichées depuis la table mère avec celles des tables filles.
Les zones de texte correspondant aux champs ID et IDIntervenant permettent de s'assurer de la bonne synchronisation des sous-formulaires. Elles seront masquées une fois les tests terminés.
Résultat :
V-H. En résumé▲
Bien qu'elle complique les requêtes et la création de l'interface de l'application, cette méthode semble idéale dans bien des cas, notamment lorsque les entités filles et mère participent à des associations, et / ou que le nombre d'attributs varie d'une entité à l'autre.
De plus, et cela va être détaillé dans le prochain chapitre, elle permet de mettre en place les différents types d'héritage avec facilité.
VI. Héritage X, XT, T▲
VI-A. Définition▲
Merise distingue trois types d'héritage au niveau des entités, ceux-ci étant communément recensés avec des lettres :
- T : Héritage avec totalité. Une même occurrence peut appartenir à plusieurs entités filles. Dans l'exemple de ce document, il s'agirait de considérer qu'un Intervenant ait été par le passé Indépendant avant de devenir salarié mais que l'on souhaite conserver l'ensemble des données.
- X : Héritage avec exclusion. Une occurrence peut appartenir à une entité fille au maximum ou à aucune. Ici, il s'agirait d'admettre par exemple qu'un intervenant puisse être stagiaire, sans toutefois que l'on ait besoin de stocker des informations spécifiques à ce statut.
- XT : Héritage avec exclusion et totalité. Une occurrence appartient à une et une seule entité fille. C'est cet héritage que nous avons utilisé jusque-là : un intervenant est soit un salarié, soit un indépendant.
La méthode de spécialisation totale n'étant pas compatible avec les héritages autres que XT (étant donné qu'une occurrence est stockée dans une et unique table), elle sera ignorée dans ce chapitre.
VI-B. Généralisation▲
Dans le cas de la généralisation, pour qu'un intervenant puisse avoir plusieurs rôles, il suffit de créer une table supplémentaire tblIntervenantRole de telle sorte à pouvoir stocker des valeurs multiples en lieu et place du champ Role. A ce titre, bien qu'Access 2007 offre la possibilité du stockage de valeurs multiples dans un seul champ, je vous déconseille d'utiliser cette fonctionnalité afin d'éviter toute dénormalisation de la structure de la base de données.
Si l'intégrité des données au niveau des sous-types est bien conservée, la cohérence des données stockées dans les champs DateEmbauche, Grade, Service, DatePremierContrat, Commentaire n'est pas assurée. En effet rien ne garantit par exemple que la date d'embauche doit être saisie si l'intervenant est salarié. Pour cela, il faudrait définir des contraintes au niveau de la table tblIntervenant comme par exemple ci-dessous :
ALTER
TABLE
tblIntervenant
ADD
CONSTRAINT
CstDateEmbauche
CHECK
(
(
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblIntervenantRole
WHERE
IDRole=
1
AND
IDIntervenant=
tblIntervenant.Id
)=
1
AND
DateEmbauche IS
NOT
NULL
)
OR
(
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblIntervenantRole
WHERE
IDRole=
1
AND
IDIntervenant=
tblIntervenant.Id
)=
0
AND
DateEmbauche IS
NULL
)
)
Mais pire encore, l'absence de trigger (déclencheur) sous Access impose de dupliquer les contraintes sur la table tblIntervenantRole.
Il ne fait aucun doute que la généralisation au sein de la base de données n'est pas faite pour l'héritage avec totalité. Pour l'héritage XT, c'est beaucoup plus simple puisqu'il suffit de reprendre le premier chapitre et d'autoriser les valeurs NULL au champ rôle. Toutefois, dans le cas où beaucoup d'occurrences ne sont d'aucun sous-type, la quantité de champs laissés à vide dans la table tblIntervenant va vite rendre cette solution inadaptée. C'est pourquoi, dès que l'héritage est autre que XT il est conseillé d'utiliser la troisième méthode de conversion, à savoir celle que nous avons nommé ici : "spécialisation sur le modèle du MCD"
VI-C. Spécialisation sur le modèle du MCD▲
Dans un tel schéma, la spécificité de chaque type d'héritage résulte en une définition de contraintes appliquées à chaque table fille, avec toutefois un bémol : il n'est pas possible de mettre en place une contrainte dans la base de données définissant qu'un enregistrement qui vient d'être créé appartienne à au moins un sous-type.
La raison est simple : à la création, l'accès est réalisé sur la table tblIntervenant. Si, dans la foulée, l'enregistrement dans la table fille est créé, il est évidemment possible de tester les contraintes de cette table. En revanche, si aucune table fille n'est affectée, aucune contrainte ne pourra être vérifiée.
Dans le cas d'un héritage XT qui signifie qu'un Intervenant doit être salarié ou indépendant mais pas les deux, les contraintes sont les suivantes :
Contraintes sur tblSalarie :
ALTER
TABLE
tblSalarie
ADD
CONSTRAINT
Unicite
CHECK
(
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblSalarie T1
WHERE
T1.IDIntervenant=
tblSalarie.IDIntervenant
)
+
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblIndependant T2
WHERE
T2.IDIntervenant=
tblSalarie.IDIntervenant
)
=
1
)
Contraintes sur tblIndependant.IDIntervenant :
ALTER
TABLE
tblIndependant
ADD
CONSTRAINT
Unicite
CHECK
(
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblSalarie T1
WHERE
T1.IDIntervenant=
tblIndependant.IDIntervenant
)
+
(
SELECT
Count
(*)
FROM
tblIndependant T2
WHERE
T2.IDIntervenant=
tblIndependant.IDIntervenant
)
=
1
)
Dans le cas d'un héritage avec totalité, il suffit de faire varier la valeur à droite de l'opérateur "=" pour définir le nombre maximal de sous-type auquel un enregistrement peut appartenir. Il est même possible en adaptant le SQL de définir des héritages répondant à la clause suivante :
Le contact peut être un salarié, un fournisseur, un directeur ou client. Sachant qu'un salarié peut être client ou directeur mais pas fournisseur, etc
VII. Conclusion▲
A travers ce document qui vous aura paru, je l'espère, assez exhaustif, vous avez sans doute par vous-même forgé votre propre opinion sur le mode d'héritage que vous préférez appliquer. Il y a fort à parier qu'il s'agisse du dernier cas. Toutefois, soyez conscient que parfois la recherche de performances peut amener à dé-normaliser les schémas. Aussi, ne soyez pas surpris si vous rencontrez les autres types d'héritage dans une base à faire évoluer. Posez-vous les mêmes questions qu'ici nous nous sommes posées pour déterminer si le choix a été judicieux. Dans le doute, je pense qu'il est préférable de préconiser la méthode que nous avons nommée " Spécialisation sur le modèle du MCD "
Bien entendu je, ainsi que toute l'équipe de developpez.com que je remercie, restons à votre disposition sur les forums pour toutes remarques ou questions éventuelles. Pour terminer, je tiens à adresser un remerciement tout particulier à jacques-jean pour ses précieuses corrections orthographiques.